Il s’agit de ressentis, de sentiments, d’émotions qui viennent bousculer notre quotidien, englobant la sphère psychologique mais aussi physique (burn-out, dépression, stress*, douleurs …) J ai fait le choix d évoquer le deuil afin de tenter d expliquer ce que sont les souffrances émotionnelles et le travail du réflexologue.
Deuil:
de l’ancien français duel – du latin dolus: douleur; de dolium: chagrin; de dolere: souffrir. Plusieurs termes déterminent le deuil, le reliant à différentes émotions. Oui! Une souffrance émotionnelle n’est pas circonscrite. Ce n’est pas une douleur à l’épaule! Elle envahit l’esprit parfois jusqu’à l’obnubilation, induisant des manifestations physiques (palpitations, douleurs erratiques, herpès, eczéma…).
Le deuil peut se définir comme une affliction, une douleur éprouvée à la suite du décès de quelqu’un – état de celui qui éprouve; Ou encore: état émotionnel provoquant tristesse, désarroi, douleur morale (personnellement, je préfère évoquer le terme de souffrance; réservant la douleur à la sphère corporelle).
Du côté psychiatrique: il est décrit comme un état de mélancolie, pouvant dériver vers des troubles de l’humeur, de la personnalité.
Cette souffrance interfère dans le déroulement du quotidien de façon complexe, imposante voire omniprésente. La personne éprouve un profond chagrin, une peine exacerbée par la perte d’un être cher. S’ajoutent à cela, des facteurs structurels, sociaux et environnementaux.
N.B. : Ces définitions ne prennent pas en compte une autre forme de deuil, celui ressenti lors de la perte d’un membre (amputation) ou de l’usage de celui-ci (perte séquellaire) ni de la perte d’un sens (ouïe, vue…). Pourtant un travail de deuil sera aussi nécessaire.
Le deuil est entouré de «rites» selon les cultures, les croyances, les appartenances ethniques, les époques. Il comporte une dimension collective avec des symbolisations rituelles, des cérémonies, intégrant le besoin de partage, de reconnaissance sociale (jour d’arrêt de travail, congés d’accompagnement). Le processus du deuil est donc un chevauchement d’états émotionnels, influencés par des facteurs affectifs, sociaux, culturels, historiques et religieux.
Perdre quelqu’un, c’est perdre une personne qui co-construisait notre univers! Ce ne sont pas les souvenirs passés entourant le deuil, mais plutôt ce que celui-ci représente de définitivement non accompli, les interactions qui resteront en suspend entre la personne décédée et la personne endeuillée. La perte réelle va occasionner «un trou» dans le système de représentation, trou dans lequel va s’engouffrer le manque de l’autre.
On établit aussi une distinction entre le deuil anticipé: la perspective d’être séparé de l’être cher, la perte irrémédiable se fait progressivement (ce qui ne rend pas le deuil moins douloureux pour autant) et deuil brutal, la personne subit un état de choc, une sidération, en plus des manifestations émotionnelles intenses qui renvoient au terme: yearning (languissement de la personne à la recherche du défunt)
Les symptômes du deuil: (comparables à un état dépressif) troubles de l’humeur – souffrance – désintérêt de soi – absence de goût, d’élan de vie, de désir, de projet – colère – stress* – troubles de l’appétit, du sommeil- cauchemars, de la mémoire plutôt immédiate accompagnée de pensées confuses – douleurs antérieures réactivées (physiques) – souffrances antérieures réactivées (morales) – vécu de l’absence au quotidien et/ou dans la durée.
Le temps du deuil est propre à chacun, le respecter est primordial!
* cf. article précédent sur la gestion du stress par la réflexologie.
Les conséquences sociales: Sentiment de solitude – isolement- changements socio-économiques – émergence de nouveaux rôles et fonctions – contraintes administratives…Tout cela rend la personne endeuillée plus vulnérable. Les failles ou les faiblesses de la personne dans sa structure et construction émotionnelle émergent. Elles déterminent l’intégration progressive du deuil à la vie quotidienne rythmée entre obligations familiales et travail – la reprise progressive avec un réinvestissement à la vie, la perspective de projets, les remaniements affectifs.
La réflexologie au service des souffrances émotionnelles: Le réflexologue va évaluer le terrain du consultant.
Terrain: structure naturelle de la personne, réactions émotionnelles, mode de construction de la personnalité, habitudes de vie, relation à l’autre, état de santé physique, antécédents médicaux…). (2)
La séance sera appuyée par un bilan émotionnel et physique (non dissociation du corps et de l’esprit, principe de base de la médecine chinoise). Ce travail permet au réflexologue de mettre en place une séance adaptée au consultant et au contexte. En accord avec celui-ci, des Fleurs de Bach peuvent accompagner le travail du réflexologue.
(Certains connaissent déjà le RESCUE, mélange de 7 fleurs souvent utilisé après un choc émotionnel et/ou physique, une grande peur, ou une forte contrariété).
Ces 38 élixirs floraux, possèdent des vertus propres à différentes émotions, état d’être, état d’âme, difficultés rencontrées (tristesse, colère, soucis, découragement, prise de recul, fatigue physique et/ou émotionnelle…). Intégrées à la séance de réflexologie la ou les Fleur(s) de Bach appuie(nt) le travail du réflexologue. Elle(s) potentialise(nt) les effets de la séance qui tend à rééquilibrer les troubles internes dans des sphères psycho-somato-émotionnelles. Le consultant peut choisir de continuer le travail initié lors de la séance. Le réflexologue lui indiquera les fleurs préconisées et leur utilisation au quotidien. Elles seront réévaluées en fonction de l’évolution de l’état émotionnel lors du suivi des séances de réflexologie ou séparément…. Un vrai travail d’accompagnement en somme!
La réflexologie, n’a pas fonction d’établir un diagnostic médical, elle intervient comme une alliée, une aide de plus dans le contexte de souffrance; elle ne se substitue pas à une consultation médicale et/ ou psychologique. L’avis médical peut être requis si le réflexologue le juge nécessaire.
(1) Lorsque nous mettons des mots sur nos maux, les dits maux deviennent des mots dits et cessent d’être maudits. Guy CORNEAU
(2) Pasteur, à la fin de sa vie, eut cette phrase remarquable : «Béchamp a raison, le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout».
Karine PUECH-LOPVET
NB : la réflexologie, n’a pas fonction d’établir un diagnostic médical, elle intervient comme une alliée, une aide elle ne se substitue pas à une consultation médicale et/ ou psychologique. L’avis médical peut être requis si le réflexologue le juge nécessaire.